[newpage=home] ------------------------------------------------------------------------- titre=La piraterie en Océan Indien [frame=1] $ globalnavig(-1, 'Outils~index.php?page=tools', 'Notes d_explication~index.php?page=tools/notes', 'self');

Note sur la question de la piraterie en Océan Indien

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Evolution de la menace depuis 2008

Les actes de piraterie existent depuis de nombreuses années dans cette région du monde mais se sont développés de façon alarmante depuis début 2008. La piraterie au début concentrée dans le Golfe d'Aden, s'est progressivement étendue vers le bassin somalien puis la Mer d'Arabie avant de fortement réduire suite à la mise en place de mesures internationales de protection des navires et de lutte contre la piraterie.


En 2008, environ 144 attaques se sont produites dont 43 se sont conclues par le détournement du navire. La grande majorité de ces attaques se sont produites contre des navires transitant dans le golfe d'Aden (75%) et contre les convois du Programme Alimentaire Mondial au large de la cote Somalienne. Le 8 décembre 2008, l'Union européenne a mis en place la « force ATALANTE », première opération militaire communautaire dont l'objectif est de protéger les convois d'aide humanitaire du PAM, ainsi que le trafic maritime le plus vulnérable (et ce sans préférence de pavillon) et de contribuer à la dissuasion, à la prévention et à la répression des actes de piraterie au large des côtes de Somalie. Le commandement général de la force ATALANTE est basé à Northwood (Royaume-Uni) et un commandement opérationnel est installé à bord d'un navire militaire sur zone. [p=parag]L'opération ATALANTE s'est traduite par une diminution des attaques réussies dans le Golfe d'Aden. En revanche, la piraterie s'est largement développée en 2009 dans le bassin somalien puis en 2010 en Mer d'Arabie. Entre 2009 et 2011, plus de 700 attaques ont été signalées avec 132 détournements constatés. Depuis 2013, les actes de piraterie sont devenus rares mais de nombreuses mesures de protection restent en place (force de coopération internationale, organisation de convois de navires dans le Golfe d'Aden, embarquement d'équipes de protection a bord des navires), la menace n'étant pas considérée comme disparue.


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La menace pour la flottille de senneurs

Les thoniers sont particulièrement exposés aux actes de piraterie car contrairement aux navires de commerce qui le sont seulement pendant leur temps de navigation dans les zones dangereuses, les thoniers opèrent dans ces mêmes zones 365 jours par an. Par ailleurs, la configuration des navires (franc-bord peu élevé, rampe d'accès à la poupe pour le skiff) et surtout le fait que le navire soit complètement immobilisé tant que la senne est à l'eau, en font des navires particulièrement vulnérables. Au début, les senneurs se sont tenus de plus en plus loin de la côte somalienne mais avec l'extension de la zone explorée par les pirates somaliens qui a englobé dès 2008 une grande partie de la ZEE seychelloise et les alentours du port de Mahé, les senneurs ne pouvaient plus éviter les zones dangereuses. Face à ce sentiment d'insécurité et l'inquiétude des équipages, les armements ont rapidement mis en place des dispositifs défensifs et ont embarqué des équipes de protection à bord des senneurs. Les thoniers ont donc fait l'objet de plusieurs attaques :
  • en 2008, il y a eu 3 attaques recensées contre des senneurs (1 français, 2 espagnols) avec 1 navire capturé, le PLAYA DE BAKIO (20 avril, 26 marins détenus pendant 6 jours) ;
  • en 2009, il y a eu 15 attaques recensées contre des senneurs (ou des baliseurs espagnols) (7 français, 6 espagnols, 1 thaïlandais, 1 iranien) avec 2 navires capturés : ALAKRANA (2 octobre, 36 marins retenus pendant 46 jours) et THAI UNION (29 octobre, 27 marins retenus pendant 129 jours) ;
  • en 2010, il y a eu 19 attaques recensées (5 français, 14 espagnols) avec 0 senneur capturé ;
  • en 2011, il y a eu 12 attaques recensées (7 français, 5 espagnols) avec 0 senneur capturé.
  • D'autres flottilles de pêche sont également concernées comme la flottille de palangriers asiatiques qui, après plusieurs détournements, a pratiquement abandonné le bassin somalien.


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    //Voir la carte interactive des attaques compilée par Orthongel


    La réponse d'Orthongel face à la menace

    Après l'[popup=docs/presse/20090919-AttaqueDRENNEC.pdf]attaque du DRENNEC le 13 septembre 2008 par des pirates dans les eaux internationnales à 300 miles des côtes somaliennes, Orthongel a mené plusieurs actions :
  • contribution au guide international de bonnes pratiques de la lutte contre la piraterie en introduisant une approche spécifique pour les navires de pêche ;
  • coopération avec le Centre Européen de Formation Continue Maritime pour élaborer un module de formation à la prévention des actes de piraterie ;
  • élaboration (avec l'aide des commandos marines d'ALFUSCO) de procédures et de rôles « piraterie » en cas d'attaques, identification des dispositifs de sécurité ou de défense des navires et rédaction d'un guide de bonnes pratiques contre la piraterie spécifique aux senneurs, incluant des check list en cas de rapport d'incident et en cas d'attaque ;
  • inscription de tous les navires au Contrôle Naval Volontaire et sur le site du MSCHOA ce qui leur permet de recevoir systématiquement et directement les alertes du MSCHOA ;
  • communication des positions VMS des navires d'Orthongel au MSCHOA et au Centre de Renseignement de la Marine ;
  • création d'une adresse email unique pour permettre aux navires de diffuser en une seule opération un email d'alerte à l'ensemble des navires des adhérents d'ORTHONGEL mais aussi aux autres navires de la flotte thonière communautaire, aux armements et aux centres de commandement des marines (UKMTO, MSCHOA, ALINDIEN, etc.) ;
  • mise en place en coopération avec le Service Social Maritime d'un réseau de proximité de cellules de soutien psychologique (afin de permettre aux Marins et à leurs familles d'avoir un accès anonyme et gratuit à ces cellules pour se libérer du stress accumulé) ;
  • sensibilisation des militaires (Etat-Major de la Marine Nationale, Centre de commandement de l'opération ATALANTE, ALFUSCO) au problème de la piraterie pour la pêche thonière ;

  • La protection des senneurs par les EPE

    Avec le développement de la piraterie au second trimestre 2009 malgré le déploiement des moyens de surveillance supplémentaire par la Marine française dans le cadre de l'opération ATALANTA, le niveau de risque est encore monté d'un cran et les navires sont donc alors dans le Canal de Mozambique ce qui a entraîné une chute de la production importante et non supportables pour les armements et les marins. Les armements ont alors sollicité le Premier Ministre pour l'embarquement de militaires français à bord des thoniers senneurs pour leur permettre de continuer leur activité dans des conditions normales de sécurité pour les équipages et les navires. Dans le même temps et pour alléger le dispositif qui allait être mis en place, des demandes de licences ont été faites pour 5 navires dans l'Océan Atlantique (dans la limite des licences disponibles et de la limite de capacité fixée par l'ICCAT) qui ont été transféré de l'Océan Indien vers l'Atlantique en juin 2009. Après analyse de la demande, le gouvernement français a donné un avis favorable à l'embarquement de militaires à bord des senneurs français et l'Etat major de la Marine pour le compte du Ministère de la Défense a défini, en consultation avec ORTHONGEL, les modalités de cette opération. L'embarquement des équipes s'est déroulé dès le 1er juin 2009 après signature par chaque armement d'une convention avec la Marine nationale. La protection des navires étant toujours indispensable pour contrer les attaques qui continuent à être menées contre nos navires, l'opération a été reconduite depuis (malgré son coût économique qui pèse lourdement dans les comptes des armements). Orthongel se félicite d'ailleurs de la grande qualité des militaires qui composent le dispositif de protection. Ceux-ci ont toujours réussis en très peu de temps à s'intégrer sans difficulté à la vie de l'équipage et à se faire apprécier par les marins. Enfin, nous constatons en 2011 une baisse significative du nombre d'attaques sur les senneurs, ce qui nous fait espérer que les pirates ont pris acte de l'existence de la protection armée embarquée et qu'ils considèrent les thoniers comme des cibles trop difficiles à approcher.

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    [p=note]Note réalisée avec le concours de l'Etat Major des Armées. [/table] $ center_page_end();