Les larves ne sont trouvées que dans les eaux de surface équatoriales où la température dépasse 24°C.
[img=pages/peche/albacore/yft-dist.gif]Distribution mondiale de l'albacore |
Structure des populations
L'ICCAT considère qu'il existe un seul stock en Atlantique.
Dans l'Océan Indien, l'analyse des données de pêche des palangriers asiatiques montrent qu'il existe deux stocks : un stock Ouest (jusqu'à 90°E) et un stock Est (de 70°E à 130°E) avec donc une zone de recouvrement entre 70°E et 90°E. A ce deux stocks s'ajoutent sans doute un stock périphérique au large de l'Afrique du Sud et une fraction du stock du Pacifique Ouest au delà du 130°E.
Comportement et migrations
Comportement
Les albacores ont en général un comportement grégaire et forment des bancs mono ou plurispécifiques (avec des patudos et des listaos) évoluant à proximité de la surface. Les juvéniles sont souvent associés à des objets flottants où ils se retrouvent en association avec d'autres thonidés de la même taille. En profondeur, les adultes sont plus dispersés.
Dans les océans Atlantique et Indien, les albacores forment donc deux types de bancs : des bancs libres ou des bancs associés. Les bancs associés le sont avec des objets flottants d'origine naturelle (souches, tas de paille, cadavres d'animaux marins) ou artificielle (flotteurs, cordages, planches, navires) ainsi qu'avec des radeaux balisés jouant le rôle de dispositif de concentration de poissons (DCP).
Dans l'océan Pacifique Est (et seulement là), les gros albacores s'associent également fréquemment avec les bancs de dauphins.
Migrations
Les recaptures d'albacores marqués et l'analyse des données de pêche dans l'Est et l'Ouest suggère le schéma de migration suivant :
- La plupart des albacores nés dans l'Atlantique Est reste dans cette partie de l'océan pendant les deux premières années de leur vie, puis semble migrer vers l'Atlantique Ouest pendant leur troisième année.
- Les adultes retournent vers les zones de reproduction du Golfe de Guinée à partir de leur quatrième année (surtout pendant la 5e et 6e année).
- Les adultes réalisent ensuite des migrations trophiques vers de hautes latitudes pendant l'été et des migrations génétiques à travers l'océan.
Ces déplacements correspondent donc à des distances importantes (7 000 km en ligne droite) parcourues à un rythme de 10 nm par jour.
L'albacore semble également très mobile dans l'océan Indien. L'analyse des données de captures des palangriers indiquent que l'albacore tend à migrer vers l'équateur d'avril à septembre et dans le sens inverse d'octobre à mars. Au niveau de l'équateur, les albacores juvéniles se déplacent d'Est en Ouest en phase avec les courants de mousson. En Mer d'Arabie, il y a un net mouvement d'albacores subadultes (plus de 60 cm). De mars à mai, on observe un mouvement des albacores vers le sud dans le Canal du Mozambique.
Croissance et relations trophiques
Croissance et longévité
Dans l'océan Atlantique, la croissance de l'albacore se caractérise par une croissance en deux phases : une période de croissance lente des juvéniles suivie d'une période de croissance plus rapide lorsque la taille de 63 cm est atteinte.
Les mâles prédominent dans les captures des plus grandes tailles, ce qui impliquerait qu'il existe d'importantes différences entre les sexes en ce qui concerne la croissance et/ou la mortalité naturelle.
Correspondances entre la taille et le poids des albacores de l'Atlantique
[table cellspacing=0 cellpadding=0]
[cellc width=100]Age (ans)
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[/table]
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Dans l'Océan Indien, la croissance de l'albacore présente trois phases : une phase de croissance rapide pour les petits juvéniles, une phase lente entre 40 (9 mois) et 60 cm (2 ans) et une croissance rapide (allant en décroissant) pour les adultes
Correspondances entre la taille et le poids des albacores de l'Océan Indien
[table cellspacing=0 cellpadding=0]
[cellc width=100]Age (ans)
[cellc width=100]Taille (cm)
[cellc width=100]Poids (kg)
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[/table]
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L'âge maximum de cette espèce est estimé à 8 ans.
Régime alimentaire
L'albacore est un prédateur opportuniste et se nourrit d'une large variété d'organismes comme du macrozooplancton, des petits poissons pélagiques (dont des petits thons) et mésopélagiques (plus profonds), des copépodes (crustacés) ou encore des céphalopodes. Le vaste et variable spectre alimentaire de l'albacore s'explique par son habitat dans le milieu pauvre en concentration d'organismes qu'est le milieu pélagique océanique.
L'albacore semble se nourrir majoritairement tôt le matin et en fin de journée mais pas pendant la nuit. La faible disponibilité des proies est sans doute un facteur limitant de la croissance et de la survie des larves de thons.En Atlantique, des petits poissons mésopélagiques (dont le Cubiceps pauciradiatus dont les juvéniles sont très abondants à une profondeur de 30-90 m) et un calmar (Ornithoteuthis antillarum) sont ses principaux aliments en hiver, tandis que les amphipodes hypérides (Brachyscelus crusculum et Phrosina semilunata) le sont au printemps. Les juvéniles se nourrissent de poissons mésopélagiques de petite taille (comme Vinciguerria nimbaria).
[img=pages/peche/albacore/cubiceps.gif width=350]Cubiceps pauciradiatus |
Dans l'Océan Indien, des concentrations importantes d'albacores se nourrissant de squilles (Natosquilla spp.) très abondantes ont pu être observées pendant plusieurs années. Petits poissons, crustacés et céphalopodes constituent le régime alimentaire des albacores de l'Océan Indien. Les juvéniles semblent se nourrir de grandes quantités de petits mésopélagiques abondants en Mer d'Arabie. La taille des proies n'est pas en relation avec la taille des albacores, les gros albacores se nourrissant souvent de toutes petites proies.
Des marquages archives ont montré que les albacores peuvent aller chercher des poissons mésopélagiques jusqu'à 1000 m de profondeur.
Prédation
Les principaux prédateurs des albacores juvéniles sont les thons adultes, certains requins, certains mammifères marins et les poissons porte-épée. Les albacores adultes peuvent être la proie de gros marlins et de requins pélagiques.
Reproduction
Zones et périodes de ponte
Dans l'Océan Atlantique, la ponte de l'albacore se produit dans des cones où la températures de surface est supérieure à 24 °C, ce qui correspond aux eaux équatoriales du Golfe de Guinée tout au long de l'année (avec un maximum à la fin de l'année et au premier trimestre) et aux eaux tropicales au large de l'Afrique de l'Ouest, du Brésil et de l'Angola pendant la saison chaude.
Zones et périodes de reproduction dans l'Atlantique
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[table cellspacing=0 cellpadding=3 width=100%]
[cellc width=100%]Zone
[cellc width=100%]Période
[row]
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[row]
[cellc]Sénégal - Guinée
[cellc]Juin à septembre
[row]
[cellc]Iles du Cap Vert
[cellc]Juin à octobre
[row]
[cellc]Golfe de Guinée
[cellc]Tout au long de l'année
[row]
[cellc]Angola
[cellc]Novembre à avril
[row]
[cellc]Atlantique Ouest
[cellc]Avril à septembre
[row]
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[/table]
| [img=pages/peche/albacore/yft-repro.gif width=100%] |
Dans l'Océan Indien, l'albacore se reproduit à travers une grande partie de sa distribution, bien que son activité reproductrice soit limitée dans les zones les plus éloignées de l'équateur. Les larves sont le plus fréquemment observées dans la zone équatoriale. La ponte se déroule tout au long de l'année au niveau de l'équateur. Dans l'ouest de l'Océan Indien, la reproduction a principalement lieu de novembre à mars, avec une période de ponte secondaire de juillet à septembre.
Maturité et fécondité
En Atlantique, la taille à la maturité sexuelle est estimée entre 97 et 101 cm pour les femelles pour un âge de 2,5 ans. A 108 cm, toutes les individus sont matures. La fécondité augmente avec l'âge. On estime que 4 à 60 millions d'oeufs sont libérés chaque année par une femelle albacore au cours de 4 à 10 émissions.
La maturité sexuelle des albacores femelles de l'Océan Indien est estimée entre 100 et 115 cm pour un âge de 2,5 à 3 ans. La fécondité est trés élevée et est estimée entre 0,5 et 8 millions d'oeufs par ponte.
Développement des larves
Les larves d'albacores sont pélagiques et ont une dimension de 2,7 mm de longueur totale au moment de la ponte. Les larves reconnaissables par la présence habituelle d'un mélanophore de petite dimension dans la partie inférieure de la mâchoire et par une pigmentation sur la première nageoire dorsale, sont munies d'un sac vitellin composé de deux poches cylindriques de 1,5 mm de diamètre. Environ 2,5 jours après la ponte, les larves développent leur pigmentation. La durée de l'état larvaire est d'environ 25 jours, sachant que les poissons atteignent l'état juvénile lorsqu'ils mesurent 46 mm.
Source : documents FAO, ICCAT et CTOI.
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Paramètres biologiques de l'albacore (Thunnus albacares)
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[/c]
Paramètres biologiques de l'albacore de l'Atlantique
Courbe de croissance
Le modèle de croissance utilisé pour l'évaluation des stocks d'albacore en Atlantique par l'ICCAT est celui de Gascuel et al. (1992). Il est valable pour des tailles comprises entre 40 et 170 cm et s'écrit à l'aide de l'équation suivante :
LF = 37.8 + 8.93[img=images/t_x.gif]t + ( 137.0 - 8.93[img=images/t_x.gif]t ) [img=images/t_x.gif] [( 1 - exp( -0.808[img=images/t_x.gif]t ))7.49 ]
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où LF est la longueur à la fourche en cm et t le nombre d'année.
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Relation taille - poids
L'équation taille - poids adoptée par l'ICCAT pour l'albacore de l'Atlantique est celle proposée par Caverivière (1976) :
W = 2.1527 [img=images/t_x.gif] 10-5 [img=images/t_x.gif] LF2.976
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où LF est la longueur à la fourche en cm et W le poids en kg.
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Estimation de la mortalité naturelle
La mortalité naturelle par âge de l'albacore en Atlantique est estimée comme suit (ICCAT, 1984) :
[table]
[cellc width=120]Age
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[/table]
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Paramètres biologiques de l'albacore de l'Océan Indien
Courbe de croissance
Le modèle de croissance utilisé pour l'évaluation des stocks d'albacore dans l'Océan Indien par la CTOI est celui de Stequert et al. (1995) basé sur l'analyse des otolithes. Il s'écrit à l'aide de l'équation suivante :
LF = 272.7 [img=images/t_x.gif] ( 1 - exp( -0.176[img=images/t_x.gif](t + 0.266) )
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où LF est la longueur à la fourche en cm et t le nombre d'année.
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Relation taille - poids
L'équation taille - poids adoptée par la CTOI pour l'albacore de l'Océan Indien est celle proposée par Caverivière (1976) :
Pour les albacores < 64 cm : W = 5.313 [img=images/t_x.gif] 10-5 [img=images/t_x.gif] LF2.754
Pour les albacores > 64 cm : W = 1.585 [img=images/t_x.gif] 10-5 [img=images/t_x.gif] LF3.045
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où LF est la longueur à la fourche en cm et W le poids en kg.
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Estimation de la mortalité naturelle
La mortalité naturelle par âge de l'albacore de l'Océan Indien est estimée comme suit (Nishida and Shono, 2002) :
[table]
[cellc width=120]Age
[cellc width=120]M
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[cellc colspan=2]
[row]
[cellc]0
[cellc]0.8 à 1.0
[row]
[cellc]1
[cellc]0.8
[row]
[cellc]2 ou plus
[cellc]0.6
[row]
[cellc colspan=2]
[/table]
|
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